Le Gala des emplumés.
Bien le bonjour mes chers lecteurs. Me voilà enfin en position de souscrire à vos attentes désespérées en vous livrant quelques parcelles de mes augustes pensées… J’en vois dans le fond, qui râlent et persiflent en maugréant je ne sais quelles incongruités pour évoquer un soi-disant long silence, un abandon de poste, une désertion ou quoi ou qu’est-ce… Je leur dis sans ambage que je les emmerde velu et que j’avais bien droit à quelques vacances, loin du bruit et de la fureur de ce lieu et de la connerie de mes cons-tant-porains…
Surtout je ferais remarquer aux grincheux et aux rouscailleurs que ce blog se suffit à lui-même en matière de contenu et que, mes petits textes primesautiers n’étant somme toute qu’une estrade à l’expression des avis les plus divers, la richesse de mon petit espace est tout aussi bien celle des commentaires qui y fleurissent que celle des miens articles qui les génèrent…
Quand on considère en plus de cela, que les commentaires en question ne traitent que fort peu souvent de l’article en en-tête mais se répondent les uns les autres sur fonds de querelles puériles et infinies, querelles qui parfois naissent sur le blog d’en face pour se poursuivre ici, on remarque bien vite que, eussé-je arrêté de publier ma prose, le blog n’en continuerait pas moins d’exister…
Alors certes on m’objectera que le contenu desdits commentaires n’est pas toujours de haute tenue et souvent d’un intérêt limité pour qui ne serait pas familier des usages de la communauté PLFienne, mais comme en tout, dans notre monde moderne, la quantité est un bon palliatif à la qualité.
D’ailleurs, si l’on s’y attarde, de quoi parlons-t’on dans cette affaire mesdames, messieurs, amis, voisins et lecteurs ? D’une suite d’échanges venimeux, d’une collection de diatribes vengeresses, d’un amalgame de propos acrimonieux, où tout un chacun se drape dans sa dignité outragée tout en fustigeant les travers des autres. Le tout tournant en rond dans une spirale infernale qui fait des plus sages d’entre nous des singes savants tapant frénétiquement sur leur clavier pour abreuver leurs camarades de sentences définitives et autres avis tranchés.
Je lis, cela m’amuse et n’entache en rien mes petites amitiés virtuelles pour leurs auteurs même si je me désole parfois de les voir se disputer mon aval… Pourtant combien de fois ai-je écris ici que j’avais fait vœux de célibat intellectuel ne voulant appartenir à aucun courant de pensée… mais il semblerait que tous veuillent me prendre à témoins des turpitudes réelles ou supposées de leurs contradicteurs. En vérité, je vous le dis amis habitués, je vous aime tous et toutes et paix sur ce blog aux hommes (et femmes) de bonne volonté. Point ne sert de pointer d’un doigt accusateur les défauts de vos collègues, je les connais ! Je les sais comme je sais les vôtres qui ne sont pas plus reluisants…Non plus que les miens…
Alors bon, benh voilà quoi, untel est procédurier, un autre atteint de melonite, l’un est jaune et l’autre rouge ou noir, les uns sont de droites et les autres de gauches avec moi au milieu… Certains seraient racistes et d’autres homophobes et tous crient à la calomnie en demandant des preuves tout en dénonçant les autres de plus belles … Il y a ceux qui font des dossiers à grand renfort d’ImprimEcran et ceux qui écrivent à qui de droit… Les uns parcourent la toile à la recherche du graal des graal, la fameuse « Vraie vie » de leurs co.blogueurs pour mieux l’étaler à la vue et au su de tous et ce jusque dans ces plus noirs secrets…comme si eux étaient blanc comme neige… Tous font aux autres ce qu’ils les accusent de faire avec la plus parfaite candeur et la plus extrême mauvaise fois…
Tous, je dis bien, au cas où certains voudraient reconnaitre dans les lignes ci-dessus les travers des autres à l’exclusion des leurs… Tous je vous dis et moi compris sans doute car je lance ici la première pierre après avoir probablement péché moi-même quelques fois.
Tous donc et toi aussi ami lecteur…et toi… et toi… et toi aussi qui te fait tout petit dans le coin là-bas pensant échapper à mon œil acéré…
Benh voilà, je te le dis : parfois tu me fais chier ! Parfois, vos échanges me font chier ! Parfois, vos querelles me font chier ! Mais je vous aime et ne demande rien tant que de continuer à vous lire vous entredéchirer parce que cela donne souvent quelques drôleries qui égayent ma longue journée de dur labeur…
Parce que et surtout je veux croire que tous vous ayez bien conscience que tout ceci n’est que de la vaste blague… Des échanges virtuels entre des avatars qui le sont tout autant et n’expriment pas forcément les pensées profondes des uns et des autres pas plus qu’ils ne reflètent ce que nous sommes vraiment… Bref, je veux croire que tous n’accordent pas à ces sympathiques échanges plus d’importance qu’ils n’en n’ont mais les considèrent plutôt comme de salutaires soupapes à la morosité ambiante.
Parce qu’au fond, ici et en face, on peut sans doute tout oser, dire tout et son contraire, et d’autoproclamer roi de la blogosphère sans que cela ne prête à autre chose que de bonnes vannes foireuses…
L’important est d’avoir conscience que la limite peut être ténue entre ce qui est acceptable et ce qui ne l’est déjà plus…en commençant sans doute par ne pas vouloir aller plus loin que les simples propos écrits ou lus et de ne pas en vouloir faire des généralités non plus que d’étendre le domaine de la lutte sur des sujets qui n’ont aucun rapport avec la choucroute, la raclette, la galette ou le canellé selon la région qui vous est chère… Car de plus, n’est-ce pas comme un aveu d’impuissance que de répondre à son contradicteur en évoquant sa « vraie vie » quand le sage se doit de n’être jamais à court de réparties subtiles et délicieuses, parfois méchantes sans doute mais toujours en rapport avec le sujet initial.
Je vous laisse méditer là-dessus mes chers amis…Je vous laisse aussi aiguiser vos plumes acides pour le prochain Gala des Emplumés…